• A l'extrémité ouest de la ligne des étoiles principales qui dessinent la discrète constellation du bélier, se situe Gamma Arietis. C'est une belle double facile avec sa séparation de 7,5" d'arc et sa magnitude de 4.5 pour chacune des composantes. Elles brillent toutes deux d'un bel éclat blanc avec des nuances bleutées fugitives (spectres A1 & B9). Elles sont quasiment orientées nord-sud.

    Son évolution est bien connue depuis sa découverte en 1779 puis que nous disposons de 376 mesures. Elle a parcourue 5° sur sa potentielle orbite tandis que son écartement perdait 3" d'arc. Une évolution lente donc, mais sensible. Hipparcos situe la distance des deux composantes à 204AL et donne un mouvement propre homogène montrant que nous avons certainement affaire à un couple orbital. A cette distance l'écartement de 7,4" d'arc correspond à un  éloignement de 15 fois la distance Terre-Neptune environ.

    Décembre 2015  STF180   WDS 01535+1918  Gam ArietisVoici une image du couple prise au foyer d'un C11 (soit 2800mm de focale) avec un APN Canon EOS1000D.

    Cette image restitue bien la perception obtenue en observation visuelle : une jolie double équilibrée, blanche, brillante. C'est un excellent choix pour l'observation d'une étoile double facile adaptée au plus petit instrument.

    C'est également une paire intéressante à observer et surtout à mesurer dans la durée pour un premier calcul d'orbite d'ici quelques années.

    On peut négliger la composante C distante de 216" d'arc mais qui présente un mouvement propre complétement différent de celui des deux composante principales.

    Quelques dessinateurs ont consacré un de leur croquis à ce couple : ici, ou encore  ici.


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  • S. W. Burnham découvrit la "paire du mois de novembre" en 1877 avec le réfracteur de 18,5 pouces situé au Dearborn Observatory, à Chicago. Elle porte le numéro 547 de son catalogue. Dès l'origine, il identifie également la composante C, lointaine par rapport à la principale A.

    Novembre 2015 BU  547   WDS04139+0916  47 TauriL'image présentée ci contre illustre la publication de cette découverte, assortie des mesures qui suivirent la découverte de quelques années. Elle est extraite des "Publications du Yerke Observatory" datée de 1900. Burnham lui même la mesura 4 fois entre 1877 et 1898 (symbole Béta à droite). D'autres astronomes s’emparèrent de la découverte et la mesurèrent également. En conclusions Burnham constate qu'un mouvement est perceptible mais très faible. La physicité du couple semble par contre pouvoir résulter de mouvements propres faibles mais proches pour les deux composantes.

    Aujourd'hui, nous disposons au total de 58 mesures dans le WDS Catalog. Le mouvement se précise lentement,  la dernière mesure date de 2009 et donne T341° et R1,2". On voit que le mouvement décelé initialement par Burnham se précise avec un angle qui décroit sensiblement et une séparation en augmentation. Aucune orbite n'a encore pu être calculée, la portion d'orbite parcourue étant trop faible. L'identité des mouvements propres est confirmée par des mesures plus récentes, confirmant la haute probabilité d'avoir là une paire AB physique.

    Par contre, la composante C n'a pas fait l'objet d'une mesure de mouvement propre. Rien n'est donc certain la concernant et la suivre est un travail utile. Une lente augmentation d'angle est perceptible de même qu'une baisse de séparation entre 1877 et 2000.

    Hipparcos nous aide à situer la distance du couple AB avec une mesure de parallaxe de 8,78 mas ce qui la place à 370 AL. Un couple distant donc, ce qui confirme un mouvement perçu très lent.

    C'est un beau challenge, car la différence de magnitude des deux composantes (MagA 5.05 et MagB 7.32) ne rend pas la séparation facile !

     

     

     

     

     


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