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Alpha Hercule (RAS ALGHETI) est une des plus belles étoiles doubles colorée. Si la primaire (Mag 3,48) est universellement reconnue orange, la secondaire (Mag 5,4) est qualifiée de vert émeraude à bleu-vert voire bleue selon les observateurs. Il est intéressant de comparer notre perception de la couleur de cette étoile avec d'autres observateurs.
L'étoile primaire est une supergéante rouge et une étoile variable irrégulière d'amplitude 0,8.
Ce couple est une paire orbitale dont l'angle de position décroit lentement d'environ 7° par siècle, la séparation demeurant voisine de 4,5". La période est estimée à 3600 ans.
Si l'étoile secondaire apparait simple, elle est en fait elle-même une binaire serrée de période 51,5 jours.
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Le couple du mois n'est pas une vedette du ciel puisque les deux composantes ont toutes deux une magnitude relativement modeste (8,70 & 9,95). Il s'est néanmoins illustré en avril dernier, à proximité immédiate de la comète PannStarrs C/2012 K1.
Mon ami Michel a croqué se rapprochement. Quelle effet de perspective entre notre voisine la comète et cette paire distante de 280 AL.
Je l'ai également photographié au C8 quelques jours après.... sans la comète qui avait poursuivi sa route
Nous disposons de données Hipparcos pour ce couple, qui nous confirme que les deux composantes sont exactement à la même distance de nous (parallaxe de 12,86mas d'où la distance de 280AL donnée plus haut). Ce couple est donc très probablement physique à période relativement lente puisque les plus anciennes mesures disponibles montre une évolution de seulement 15° en 180 années. Elles sont à ce jour distantes de 3,4" d'arc.
C'est une bien jolie paire équilibrée en magnitude comme en coloration blanche, accessible à un instrument de diamètre moyen (150mm)
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J'ai réparti les mesures que j'ai réalisées dans 4 fichiers correspondant respectivement à des "tranches" de 6 heures en ascension droite.
Chaque mesure est présentée de la manière suivante :
- Identifiant WDS : identifiant unique du système multiple quel que soit le nombre de composantes
- Nom courant : une référence par paire, codée au format IDS dans lequel les premières lettres désignent le découvreur de la paire
- Magnitude des deux étoiles constituant le couple (origine WDS)
- Date de la mesure
- Thêta
- Rho
- Nombre de mesures : la mesure publiée peut effet résulter de la moyenne de plusieurs mesures réalisées à des dates proches
Un dernier tableau dit "O-C" présente la différence entre la valeur observée et la valeur calculée dans le cas des couples à orbite connue. Il faudrait dire en fait "plus ou moins bien connue", certaines orbites étant à ce jour encore imprécises. Cet écart peut mettre en évidence la nécessité de procéder à un nouveau calcul d'orbite, la nouvelle donnée s'écartant sensiblement de la valeur théorique attendue.
Mesures de 0h à 5h Mesures de 6h à 11h Mesures de 12h à 17h Mesures de 18h à 23h O-C Mes mesures sont également présentées sur le site du club d'astronomie "Tête en l'air". Elles son regroupées avec les mesures de deux autres amateurs, et il est possible d'y accéder via des filtres, outils de recherche, etc... C'est plus commode que les fichiers Pdf affichés ici et cela nous permet également de comparer nos résultats ... en espérant que cette petite communauté grandira !
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Elle est parue en 2013, dans la revue de la Société Astronomique de France "Observations et Travaux" : Mesures 2011.pdf
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Alcor et Mizar constituent sans nul doute le couple visible à l’œil nu le plus célèbre. Il est connu depuis l'antiquité. Sa séparation de plus de 11 minutes d'arc le rend aisément séparable. En 1647, Castelli, élève de Galilée, observe Mizar (la plus brillante des deux, Zêta UMa) avec un télescope et découvre qu'elle est également double : cela constitue la première découverte d'une étoile double avec un télescope A cette époque, cette découverte est seulement descriptive, la nature orbitale du couple n'est pas encore imaginée.
Bradley, en 1755, sera le premier à mesurer la position du couple. Depuis le couple principal, STF 1744AB, a été mesuré 468 fois et montre un déplacement de 10° environ pour une séparation qui passe de 13 à 15 sec. d'arc. Cette séparation, ainsi que la luminosité des deux étoiles (2,23 et 3,88) font de Mizar une cible de choix pour les petits instruments.
Alcor et Mizar ont le même mouvement propre et la même parallaxe, ce qui démontre le caractère physique du système qui évolue lentement à une distance d'environ 24 parsecs soit 86 AL.
Mizar A va être la première binaire spectroscopique à être découverte en 1889. Ce couple porte le nom de PEA 1Aa,Ab et a une période de 20 jours environ. En 1906, Mizar B se révèle aussi être une binaire spectroscopique, de période 175,5 jours.
Pour ne pas être en reste, Alcor sera aussi identifiée comme binaire spectroscopique en 2010.
Finalement, le système sextuple Alcor-Mizar ressemble à celui de Castor en plus étendu.
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Un tour dans la constellation du Cancer en ce mois de mars où elle est bien visible. Le couple du mois, ou plutôt l'étoile multiple du mois est centrée sur la brillante Zeta Cnc. Dès 1680, Flamsteed mentionne cette étoile comme double, mais à cette époque cette "découverte" n'est que descriptive, sans que l'idée du mouvement orbital de deux étoiles n'émerge. W. Herschel (en 1781) la redécouvre et la baptise H 1 24. Mais c'est l'appellation de F.G.W. Struve, STF1196, publiée en 1837, qui sera retenue par l'histoire.
Au fil des mesures STF1196AB se révèle une double rapide puisque sa période de rotation est de seulement 59,56 années.
La composante C est rapidement découverte et sa période de rotation autour de la paire principale est de 1151 ans. O. Struve va constater très tôt que son mouvement autour de la paire principale AB est perturbé par un 4ème corps. Il suppose l'existence d'un compagnon à C qui ne sera confirmé qu'en 1983 par D. W. McCarthy.
Le schéma suivant illustre les positions respectives des 4 étoiles (échelle en secondes d'arc), accompagné des données issues du WDS catalog.
Le couple HUT 1Ca,Cb a une période d'environ 17ans.
Au vu de son interaction avec C qui suggère une étoile de masse équivalente, on suppose, sans l'avoir observé, que Ca,Cb est en fait un couple d'étoiles naines. En 2000, une cinquième étoile naine à 64mas de C est mise en évidence par occultation.
Et nous, que pouvons nous observer avec nos instruments d'amateurs ?
Le couple AB, actuellement séparé par 1,1", est difficile. Il doit apparaitre comme une étoile allongée dès 250mm, mais cette observation exige une excellente stabilité atmosphérique. Quant à la composante C, elle est assez facilement visible à environ 6" à l'ENE du couple principal. Les autres composantes exigent des moyens hors de portée des amateurs pour être visibles !
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La double de février occupe la position la plus à l'est dans la ceinture d'Orion. Elle est nichée entre NGC2024 et IC434 sur laquelle se découpe la célèbre "tête de cheval".
C'est une intéressante étoile triple (ou quadruple si l'on inclut dans le système la composante C la plus éloignée)
La paire principale AB est serrée (2,6") et constitue un challenge sympa pour un T150mm, d'autant que les magnitudes sont déséquilibrées (1,88 et 3,7). C'est une orbitale au mouvement lent , sa période est de 1508 ans dans un premier calcul d'orbite estimé "préliminaire" c'est à dire certainement imprécis.
Cette paire principale est complétée par une composante lointaine (à 58") formant avec A le couple STF 744AC. Ce couple n'a que très peu évolué depuis sa découverte en 1781. Il est probable que C n'est pas en relation avec la paire principale.
L'étoile primaire A s'est récemment vu attribuer le titre de double spectroscopique, ce nouveau couple répondant au doux nom de NOI 1Aa,Ab. Il est actuellement séparé de 0,05" ce qui le prive sans doute définitivement de figurer dans la liste des étoiles doubles visuelles ! L'étoile Aa est une supergéante bleue, 28 fois plus massive que le soleil et 100 000 fois plus lumineuse. L'étoile Ab est une naine de type spectral O.
Quant à l'étoile B c'est une géante de type B2, plus lumineuse, massive et chaude que Sirius.
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Notre étoile double du mois mérite davantage le qualitatif de "système multiple" puisque 6 composantes ont été identifiées depuis sa découverte en 1719 par J. Bradley.
Il s'agit de la célèbre Castor, seconde étoile au rang de la luminosité de la constellation des Gémeaux.
La binaire principale (STF1110AB) est bien connue puisqu'on relève 1394 mesures dans le WDS Catalog. Son orbite étant aujourd'hui qualifiée de quasi certaine. La période est de 467 ans, la séparation variant au fil du temps entre 2" et 7" d'arc. Elle est accessible à un instrument modeste (100mm) en raison des magnitudes à peu près équilibrées des deux composantes (1.9 et 2,9).
Voici une représentation de son orbite apparente (échelle en seconde d’arc), mentionnant la position actuelle (tag "today").
Cette paire principale est complétée par un troisième compagnon, présentant un mouvement propre et une parallaxe proches. Il est probablement en rotation autour de la paire principale sur une orbite lointaine, avec une période estimée d‘au moins 10000 ans. Elle aussi est observable visuellement (m9.8) et située en ce moment à 70" d'arc de l'étoile A selon un angle de 164°.
Plus récemment, la paire principale s'est révélée plus complexe puisque chacune des composantes est une binaire spectroscopique. Castor est donc à ce stade un système serré quadruple, avec un compagnon lointain.
Enfin le compagnon éloigné (C) se révèle lui aussi une binaire spectroscopique, dont le plan orbital est quasiment aligné avec notre axe de visée, ce qui amène les deux naines rouges qui la composent à s’éclipser mutuellement .
Nous voilà donc avec un système sextuple, aux interactions évidemment complexes. Imaginez le spectacle depuis une planète gravitant autour d'une de ces d’étoiles (ou paire d'étoiles) !
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Site du Washington Double Star Catalog , une immense base de données de référence sur les étoiles doubles ; le catalogue présente la plus ancienne et la plus récente des mesures pour le couple référencé, ainsi que le nombre total de mesures réalisées. Il est maintenu par l'USNO qui le met à jour en continu
Associé au WDS et aussi publié par l'USNO, le Sixth Catalog of Orbits of Visual Binary Stars(Orb6) recense l'ensemble des éléments des orbites actuellement connues et leurs éphémérides
Autre publication de l'USNO, le Fourth Catalog of Interferometric Measurements of Binary Stars (INT4) qui recense l'ensemble des mesures interférométriques réalisées. Ces mesures figurent également dans le WDS
SIDONIe, site de l'observatoire de Nice qui permet de consulter les mesures d'étoiles doubles réalisées à l'observatoire
WDSTool, site qui permet d'interroger en ligne le WDS catalog et permet de préparer ses séances d'observation d'étoiles doubles avec une sélection multi-critères. La base de données est régulièrement mise à jour et suit les évolutions du WDS catalog.
Centre de données astronomiques de Strasbourg : des données astronomiques sur l'ensemble des domaines, en cherchant bien on débusque une masse d'informations sur les étoiles doubles. Le service Aladin permet de disposer d'images des différentes génération de Digitized Sky Survey, sur lequels on peut superposer les données des catalogues "littéraires". Vous pouvez par exemple afficher une étoile en la recherchant par son identifiant ADS ou WDS , et obtenir toutes les informations disponibles sur les deux composantes.
Site extrêmement bien documenté couvrant toutes les problématiques de l'observation et de la compréhension des étoiles doubles
Multiple Star Catalog de A.A. Tokovinin : données sur 1359 systèmes stellaires physiques de 3 à 7 composantes
The binary stars database : concaténation d'informations de différents catalogues pour constituer une base de données d'un grand nombres d'étoiles doubles ou multiples
Catalog of orbits and éphemerides of visual double stars : éléments des orbites connues des systèmes doubles
La géométrie des étoiles doubles par l'abbé J. Grumel : pour tout savoir sur la géométrie des étoiles doubles
Tout sur les étoiles doubles de l'hémisphère sud , et des informations intéressantes sur la couleur des étoiles doubles et la perception que nous en avons.
Blog en langue espagnol. Fournit une actualité du domaine.
Site généraliste sur les étoiles doubles, très bien documenté et bien illustré.
Albireo : site permettant le calcul d'éphémérides des binaires orbitales connues.
Quelques animations de mouvement orbital d'étoiles doubles ou multiples
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le JDSO , publication trimestrielle de l'University of South Alabama, qui recueille des travaux sur les étoiles doubles avec en particuliers beaucoup de publications de mesures issues d'astronomes amateurs
Une publication de la section étoiles doubles de l'association espagnole LIADA très riche en information , études & publication de mesures
Il Bollettino delle Stelle Doppie publication italienne toute récente, avec des études approfondies et quelques nouvelles mesures
Circulaire de la Deep Sky Society DSSC publication de la Webb Deep-Sky Society consacrée aux étoiles doubles, qui propose des articles sur des sujets de fond et les résultats de campagnes de mesures
Observation et travaux : revue éditée par la SAF , dans laquelle on trouve de nombreux articles consacrées aux étoiles doubles ; les anciens numéros peuvent être téléchargés en format électronique ici
Circulaires de la commission 26 de l'IAU (International Astronomical Union) jusqu'à fevrier 2017 ; cette commission se consacre aux étoiles doubles et multiples et les circulaires présentent, entre autre, les nouvelles orbites calculées.
La commission 26 est devenu maintenant la Commission G1: Binary and Multiple Star Systems. Les circulaires présentant les nouvelles orbites sont maintenant à cette adresse.
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Forum de la Commission des Étoiles Doubles de la Société Astronomique de France, accessible à tous. Seule une zone consacrée à la vie de la commission reste limitée en accès.
Liste Yahoo Binary Stars Uncensored, qui propose des échanges sur notre sujet favori, et se place en support et complément du JDSO (Journal Of Double Stars Observations). Le responsable du WDS à l'USNO, Brian Masson, est un contributeur assidu de ce forum.
Une seconde liste Yahoo Double Star Imaging Project, centrée comme son nom l'indique sur la photographie ou le dessin des étoiles doubles de manière à restituer l'impression visuelle d'aussi près que possible.
Forum StarGazer Lounge et sa rubrique Observing and Imaging Double and variable Stars
Forum Cloudy Nights et sa rubrique Double Star Observing
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Site de l'association "Tête en l'air" qui présente, en autre, les mesures de 3 amateurs (dont les miennes !).
Site de la Commission des étoiles doubles de la Société Astronomique de France
Site de Florent Losse qui présente, en autre, le logiciel Reduc qui permet de reduire les mesures d'étoiles doubles en imagerie CCD et ses très nombreuses mesures personnelles
Site de mon ami Marcel , astronome amateur auteur de plus de 1000 mesures !
Site d'un amateur qui fait un tour complet de ses activités "doublistiques" et présente ses mesures
Site d'Astrochinon , association active, entre autre, dans le domaine des étoiles doubles ; le lien pointe directement sur cette section
Double Star Section of the Astronomical Society of Southern Africa
Association Jonckheere Les Amis de l'Observatoire de Lille. Cette association a pris en charge la réhabilitation de la lunette avec laquelle R. Jonckheere à découvert de nombreuses étoiles doubles et entreprend une campagne de nouvelles mesures des doubles appartenant à son catalogue "J"
International Association of Double Star Observers , nouvellement créée, association qui organise des évènements internationaux sur les thème des étoiles doubles