• La double de novembre est une des étoiles principales de la constellation du Cocher, Thêta Aurigae. Son repérage est donc très facile à partir de n'importe quel atlas du ciel, même le plus simple.

    Cette double est remarquable car c'est un challenge pour un instrument moyen (disons 150mm) en raison du déséquilibre de magnitude des deux composantes. Si la principale, avec sa magnitude de 2,6 brille de mille feux, le compagnon quant à lui est seulement de magnitude 7,2. Une différence de 4,6 magnitudes, ce n'est pas rien, et la séparation de seulement 4" d'arc justifie le qualificatif de challenge ! Mais quel plaisir de découvrir cette petite tête d'épingle posée à côte du "phare" que constitue l'étoile principale.

    La première mesure connue date de 1871, elle est l’œuvre d'Otto Struve (7° et 2,1"). Depuis cette mesure, les données initiales ont fortement évolué puisque la dernière mesure du WDS donne thêta à 306° et Rho à 4,1" (le mouvement est rétrograde, elle a donc parcouru environ 60°). Si un mouvement relatif des deux composantes est donc évident, le couple est il physique pour autant ? Eh bien, rien n'est sûr à ce jour, même si la probabilité d'une liaison physique est importante.

    Si on mesure en effet un déplacement notable de B par rapport à A, on remarque également sa relative lenteur : la séparation n'a évolué que de 2" d'arc en environ un siècle et demi. Or, la composante principale a un mouvement propre important de près de 0,1" d'arc par an dans la direction du NNE. Si B était fortuitement aligné avec A, il faudrait qu'elle ait elle aussi un mouvement propre important, dans une direction proche de celle A : cela reste possible mais c'est peu probable...

    La parallaxe de A la situe à environ 170 AL de nous. Hélas, le mouvement propre et la parallaxe du compagnon sont encore inconnus.

    Les plus de 121 mesures du WDS nous montrent bien une trajectoire qui s'incurve légèrement, mais c'est encore peu notable. Il faut bien reconnaitre que la différence de magnitude des deux composantes rends difficile la réalisation de mesures précises, et les 121 mesures disponibles montrent une forte dispersion.

    L'étoile principale est souvent nommée "Silicon Star" en raison de la raie du silicium très forte. C'est une étoile de type spectral A, son rayon étant 3 fois celui du soleil pour une luminosité 263 fois plus forte. Le compagnon est comparable à notre soleil.

    Deux autres compagnons, respectivement à 55" et 135" de A, sont décrits dans le WDS. Mais on sait aujourd'hui que leurs mouvements propres sont incompatibles avec celui de A. Il s'agit donc, pour ces 2 étoiles, d'un simple alignement fortuit avec A.






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